Formation longue adulte
Littérature orale et animations contées
Les perspectives, les enjeux culturels, les applications socio-éducatives.
Programme tout le long des rendez-vous
A la première intervention :
Un premier temps : « Conférence animée »
Apports théoriques et pratiques
La conférence donne le cadre de la Littérature Orale, du mythe à la comptine, de la tradition orale aux applications contemporaines. La mise en spectacle permet d’étayer avec des histoires racontées.
Wilfried Delahaie partage son répertoire et donne des éclairages sur les formes et les fonctions traditionnelles de la littérature orale. Cela nous permet ensuite de mieux comprendre le conte et ses enjeux d’animations culturelles. Enfin, il aborde la littérature orale dans sa dimension contemporaine à travers quelques applications thérapeutiques et socio-éducatives : lutte contre l’illettrisme, animation, pédagogie…
Une deuxième partie sera abordée selon vos attentes et questions avec des applications plus spécifiques : comparaison entre lecture à voix haute, racontée, contée et théâtre, comédien, conteur, …
Les différents répertoires :
Pour les tout petits :
- Répertoire dédié, plus visuel, jeux de doigts, comptines,
- Choix de répertoire orienté vers le rapport paternisant / maternisant, répertoire enveloppant, rassurant, amenant à la découverte et à l’appréhension du monde,
- Contes chantants et comptines, apprentissage de la langue, rythmique des mots, apprentissage du corps, transmission de petits codes sociaux par le biais de contes d’animaux.
Dès que l’enfant a la capacité à visualiser une pensée :
- Développement des images mentales,
- Mise en place du conte merveilleux qui parle des problématiques intérieures et qui mettent en avant les pensées néfastes et leur résolution,
- Transmission des codes sociaux.
Mais aussi selon l’âge :
- Structuration de la pensée, de l’oral à l’écrit,
- Lutte contre l’illettrisme,
- Ancrages culturels et territoriaux,
- Connaissance d’une histoire dans sa globalité,
- Acceptation de la différence et compréhension des différentes cultures,
- Compréhension de ce qui est universel et de ce qui est spécifique aux différentes sociétés dans le monde par les textes fondateurs (mythes, épopées, légendes…).
Un deuxième temps : « Faire l’expérience de raconter une histoire courte »
En s’appuyant sur des répertoires de contes traditionnels, provenant de livres amenés pour l’occasion, les participants pourront choisir une histoire, la dire avec simplicité, développer des parties de cette histoire. Ils auront la possibilité d’apporter différentes capacités personnelles (musique, théâtralité, chant…). Ce travail autour de la composition orale aborde, par l’expérimentation, quelques étapes phares du processus créatif telles que l’improvisation narrative, incarner les personnages d’un conte…
Fin du temps : « Veillée contée »
I – Au fil des interventions – La théorie
Chacune des parties suivantes se déroule sur une à plusieurs séances.
1 – Pourquoi la Littérature Orale ?
- Différence avec le théâtre et la lecture,
- Apprentissage de la langue,
- Structure de la pensée,
- Codes sociaux communautaires
« Le conte est un cristal où il ne reste que l’essentiel ».
Catherine Zarcate - La force de ce « patrimoine immatériel universel » reconnu par l’UNESCO : une permanence humaine.
2 – Le choix d’un genre
- Leurs fonctions spécifiques,
- Les différentes petits formes (chants, comptines, contes d’animaux…),
- L’imbrication de tous les genres, du mythe dans la petite histoire.
3 – Les différentes lectures d’un conte
Catherine Zarcate parle de treize niveaux de lecture d’un conte merveilleux : narratif, symbolique, culturel, religieux, spirituel…
- Pouvoir les déchiffrer, les lire, les comprendre.
4 – Le conte : un objet thérapeutique
- Notions de puissance symbolique, polysémique, pacte narratif, inconscient collectif, images mentales.
- Quel est son implication personnelle quand on raconte ?
5 – Définir un programme
- Selon le public,
- Chercher les thématiques que l’on veut porter,
- Le déroulement d’une séance : le choix de l’accueil, des contes, des respirations entre les contes, le protocole de clôture : formulations du conteur pour ouvrir et fermer une histoire.
6 – Définir le projet : passer un temps occupationnel ou thérapeutique grâce à la mise en place d’un protocole d’intervention :
- Convention avec l’institution – Les objectifs,
- Cadre : lieu, nombre de participants, nombre d’encadrants, leur rôle,
- Grille d’évaluation,
7 – La place du conteur :
- Le plaisir de dire, de partager,
- Le plaisir de simplicité,
- L’épanouissement le temps d’une rencontre,
- Double relation tripartite : public / histoire / conteur
Public / Encadrant / Conteur
8 – De la petite enfance à l’adolescence : à chaque groupe, sa spécificité et son projet.
9 – Le handicap
- Troubles neurologiques, cognitifs, comportementaux.
- Capacité résiduelle et mémoire émotionnelle : donner du sens à l’émotion, dépasser les angoisses.
Le conte nous place dans un hors espace – temps. Il met à distance par le cercle, l’histoire, la perception de soi.
Cette partie comprend plusieurs séances pour pouvoir développer divers domaines et les étayer par des expériences concrètes (schizophrénie, autisme, polyhandicap, de l’enfant à la personne âgée).
10 – La protection de l’enfance : projet sur l’inter-communautarisme et la lutte contre l’illettrisme.
De l’oralité à l’atelier d’écriture, de la légende traditionnelle à la légende urbaine dans le monde de l’adolescent. Ce projet, développé sur plusieurs séances de pratique, aboutit sur de l’écriture pouvant avoir des supports concrets (livres, films, créations d’histoires). Il est valorisant et touche des notions profondes de l’individu.
II – Au fil des interventions – La pratique
Les ateliers pratiques abordent diverses techniques (dans le désordre) :
- La préparation des histoires en amont : visiter chaque étape de l’histoire, vivre de différents points de vue l’histoire,
- Préciser les images pour donner du corps,
- Définir le canevas, connaître les noms propres,
- Le conteur : sa place dans le cercle, son plaisir à raconter et dire simplement ce dont on se souvient de l’histoire,
- L’histoire : c’est elle qui est mise en avant,
- Le déroulement des images : décrire l’action et non les ressentis, les émotions. C’est le public qui vit en créant son monde,
- Création d’images mentales
- Incarner des personnages,
- Interaction avec le public,
- Prise de parole dans un groupe.
La mise en place d’un programme, c’est aussi :
- Découvrir sa façon de conter et ses singularités,
- La notion de prise de risque et de mise en danger,
- Comprendre les dynamiques sur une « Heure de Conte »,
- Travailler les articulations possibles des histoires et entre les histoires,
- Découvrir les règles de jeux de répétition et la capacité à structurer la pensée,
- Découverte des contes dans les schémas symboliques,
- Définition de conte et objet thérapeutique.
Le matériel utilisé se compose de différents corpus de contes : comptines traditionnelles, jeux de doigts de tous les pays, contes d’animaux de notre territoire, les différents types de contes merveilleux et les autres répertoires de contes à symboles (dont le plus connu est Grimm) ou encore les contes de randonnées et ritournelles.
Les ateliers pratiques suivent le cours, en amont ou en aval de la théorie, selon la pertinence. Ils prennent une toute autre direction à partir du moment où nous abordons les différents publics (trois derniers chapitres), car ils déclinent, par l’expérience, des animations différentes d’une « racontée ». Ainsi, nous utiliserons les schémas du conte pour structurer une histoire en fonction du public visé. Nous prendrons des parties de contes pour les mettre sous une autre forme passant du conte à la comptine. Et nous verrons comment les contes peuvent être un modèle pour la créativité, l’invention d’histoires en dépassant la barrière de l’écriture.
Projet d’atelier culturel
Les contes en expériences
Introduction
Tissage de la mémoire, la littérature orale participe au déploiement de nos « humanités ». De notre culture d’origine, surgit un substrat qui bâtit le socle de notre patrimoine commun.
Pourtant, enraciné dans un terroir ou médiateur entre cultures lointaines, le conte se transmet dans la singularité d’une performance. Elle opère des liens, provoque des rencontres. La répétition n’y est pas le contraire de la variation, mais la condition même de son exercice. Il est « circulation ».
Du mythe fondateur à la légende locale, en songeant à la fable, l’histoire de randonnée, ou bien d’une manière plus anodine la ritournelle ou la comptine, tous ces genres de la littérature orale nous émeuvent. Leur richesse, en effet, est rendue évidente par leur conversation avec de nombreux domaines : la littérature, la linguistique, le corps et la voix, la didactique, la transmission des valeurs et de l’éthique, le développement psychologique, l’éveil au beau et à l’art, et enfin le plaisir partagé, autant de thèmes de réflexion pour la formation.
L’action présentée ci-dessous aura pour objet d’initier un projet d’atelier culturel.
Objectifs
- Faire vivre et faire expérimenter un parcours de découverte des intérêts éducatifs et pédagogiques du conte.
- Provoquer la rencontre avec des professionnels de l’art de conter, raconter et proférer la parole.
- Promouvoir la culture régionale à travers les contes et légendes qui cimentent le vivre ensemble ; percevoir l’universalité à travers le particularisme.
- Rencontrer d’autres cultures singulières, des espaces d’inter-culturalité, notamment à travers la francophonie.
- Promouvoir, par un événement un atelier culturel autour des contes, de l’art de conter et raconter, de l’expérience avec ce genre littéraire particulier, entre l’oralité et l’écriture.
A l’issue de cette journée, il est attendu que les participants, ayant alors bénéficié de la complémentarité des interventions du conteur, murissent cette expérience et l’investissent à nouveau dans leur pratique professionnelle future.
D’un point de vue littéraire, ils auront été mis en présence d’une multiplicité de contes, puisés dans le fonds patrimonial ou dans les œuvres plus récentes de la littérature de jeunesse.
Ils auront expérimenté les ressorts et les techniques du conte, art et outil à différents niveaux : vocal, corporel, linguistique et langagier, communicatif et culturel.
Un véritable temps de formation et d’expérimentation, prise en charge par des professionnels spécialistes de la littérature orale ou de l’art de conter (des conteurs professionnels)